Une mère étrangle sa fille atteinte d’autisme avant de se donner la mort : qui est responsable ?

Samedi soir, un drame a secoué la ville de Martigues (Bouches-du-Rhône) : de retour à son domicile, un père de famille découvre avec effroi les corps sans vie de son épouse, âgée de 37 ans, et de sa petite fille autiste, âgée de 7 ans. La fillette est retrouvée étranglée aux côtés de sa mère, qui s’est ensuite donnée la mort par pendaison. » (France Soir, 15/11/11). Fortement médiatisé depuis, il est cependant important de souligner que ce drame est loin d’être un fait isolé.

Dès 2009, le Rapport sur la situation des enfants autistes en France dénonce …

En novembre 2009, VAINCRE L’AUTISME (alors sous le titre Léa pour Samy) publie le Rapport sur la situation des enfants autistes en France. Ce rapport a été remis à tous les ministères concernés, au Premier Ministre, au Président de la République, aux parlementaires, et à toutes les institutions de la santé, du médico-social sur le territoire. Ce rapport soulève, entre autres, le traitement et le sort réservé aux enfants autistes et à leurs familles.

La prise en charge psychiatrique d’obédience psychanalytique (packing, structures médicalisées et foyers occupationnels, hôpitaux de jour…), trop souvent imposée en France et défendue par de nombreux professionnels, laisse des séquelles graves et contribue à la stagnation, voire souvent la dégradation, des personnes autistes. Ces solutions extrêmes et désastreuses creusent, toujours plus, le fossé entre les personnes autistes et leur entourage. 

Le système français (sanitaire, médico-social et éducatif) est verrouillé par la psychiatrie psychanalytique en ce qui concerne l’autisme… Cette idéologie a fait barrage à la majorité des évolutions scientifiques internationales, dans une logique nationaliste, refusant de prendre en compte la classification américaine en la diabolisant. Plus grave, la France ne tient pas compte des classifications recommandées par l’OMS, organisation internationale à laquelle elle adhère tout en, dans les faits, remettant en cause les critères de classification des maladies. 

La psychiatrie psychanalytique s’est ainsi imposée comme experte dans toutes les administrations, institutions et commissions, départementales, régionales et nationales mais également dans les lieux d’enseignement (écoles, facultés…) faisant barrage à l’innovation et perdurer des idéologies dépassées. Ce pouvoir s’est imposé dans tous les domaines de prises en charge : sanitaires, sociales, pédagogiques, éducatives … Il faut rappeler que cette stratégie a coûté et coûte des milliards et des milliards d’euros aux contribuables français, sans résultats probants.

Pourquoi un tel désespoir ?

Dans la presse, depuis 2 jours, entre « mariage forcé » et « origines culturelles », les hypothèses sont nombreuses pour tenter d’expliquer le geste désespéré de cette mère de Martigues. Il est cependant essentiel de ne pas se déresponsabiliser un peu trop facilement. Le calvaire vécu par cette famille relève du parcours du combattant que vit chaque famille dans cette situation en France : difficulté de diagnostic, diagnostic erroné, culpabilisation de la mère, prise en charge inadaptée, camisole chimique, dans de nombreux cas hospitalisation psychiatrique, rejet des écoles et des institutions, etc. Et la réalité vécue par les familles est encore plus souvent supportée par les mères.

VAINCRE L’AUTISME demande des directives et des mesures concrètes !

VAINCRE L’AUTISME dénonce avec perte et fracas depuis plusieurs années la douloureuse situation subie par les personnes autistes et leurs familles, en France. Des mesures ont été prises avec les 2 premiers Plans autisme mais il est temps que les autorités passent à la vitesse supérieure et s’engagent véritablement à régler cette situation anormale et indigne dans le 3ème Plan autisme, actuellement en préparation.

VAINCRE L’AUTISME demande au Premier ministre que l’autisme soit Grande Cause nationale 2012  pour que les français soient enfin sensibilisés à l’autisme car … « Déclarer l’autisme Grande Cause nationale, c’est permettre à tous de savoir ».

Mme BACHELOT, Ministre des Solidarités et de la Cohésion sociale, s’est récemment prononcée : « Personnellement, je pense que les méthodes qui n’ont pas fait leurs preuves en termes d’efficacité et qui sont lourdes, voire humiliantes pour le patient, n’ont pas leur place dans leur structures de prise en charge » (Source : France Soir, 15 novembre 2011).  Au-delà des paroles, VAINCRE L’AUTISME attend des décisions et directives claires pour avancer dans le développement des prises en charge adaptées et le financement de l’autisme en France.

Dans le cadre de sa lutte contre les traitements inefficaces et maltraitants, VAINCRE L’AUTISME demande au Ministère du Travail, de l’Emploi et de la Santé un moratoire sur le Packing et sur son application sur les personnes atteintes d’autisme (enfants, adolescents et adultes) quelque soit leur état de santé, leur degré d’atteinte, leurs troubles.

VAINCRE L’AUTISME revendique également  l’intégration scolaire en milieu ordinaire auprès du Ministère de l’Education Nationale.

VAINCRE L’AUTISME sollicite du Président de l’Assemblée Nationale et du Président du Sénat la mise en place d’une commission parlementaire d’enquête pour établir un état des lieux des situations vécues par les personnes autistes et leurs familles, un état du coût médico-économique de l’autisme en France et l’évaluation des résultats avec les coûts sur la santé des personnes.

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